(c) Robert Hansenne

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Master Clash #4

4 novembre 2025 • 20:00 • 2x45'

NATHALIE LORIERS / KEITH JARRETT avec JACQUES ONAN

LIVE : NATHALIE LORIERS & SAM GERSTMANS

Quand Nathalie Loriers a fait son apparition sur la scène jazz fin des années 80, elle a dû se sentir bien seule en tant que femme. Dans le « Dictionnaire du Jazz à Bruxelles et en Wallonie » paru en 1991, l’intro historique d’une cinquantaine de pages ne mentionne aucune instrumentiste, ni même une chanteuse. Les notices du dictionnaire lui-même recensent moins d’une dizaine de jazzwomen. La pianiste d’origine namuroise a en quelque sorte ouvert la voie pour les générations suivantes.

Si sa condition de femme dans ce milieu si masculin a pu éveiller l’intérêt pour sa personne, c’est sa qualité de musicienne qui fera la différence et rapidement. En témoignent dès les années 90 sa récolte régulière de prix en Belgique et à l’étranger et des collaborations avec des pointures telles Lee Konitz, Cameron Brown, Philip Catherine ou Toots Thielemans. A 25 ans, elle enregistre un premier disque à son nom, sa discographie en compte maintenant une douzaine. Parallèlement à sa carrière en leader, elle devient en 2002 la pianiste du Brussels Jazz Orchestra, qui jouit aujourd’hui d’une réputation mondiale.

Le trio reste sa formule de prédilection et la presse a souvent loué ses compositions, le lyrisme de son jeu ainsi que la finesse de l’entente et de l’écoute avec ses partenaires. Des aspects qui la rapprochent d’un certain Keith Jarrett. Révélé par sa présence auprès de Charles Loyd puis de Miles Davis dans les années 60, Jarrett n’a pas tardé à devenir une véritable star. L’avènement est venu en 1975 par « The Köln Concert », double album live en solo qui deviendra la plus grande vente d’ECM, label encore jeune. Le disque de jazz à posséder dans sa discothèque, même sans être fana de jazz, comme le fut à la même époque « The Dark Side of the Moon » de Pink Floyd pour des gens qui ne goûtaient guère au rock.

Ne soyons pas réducteur, il n’y eut pas que cet album-là pour conférer à Jarrett une place particulière dans l’histoire du piano solo. Il occupe également une place toute particulière dans l’histoire du trio avec celui qu’il constitua en compagnie de Gary Peacock et Jack DeJohnette en 1983. Cette formation, a priori éphémère, se produira durant trente ans, avec un travail inédit sur le répertoire des standards.

Standards, improvisation, mais aussi compositions personnelles qu’on évoque moins souvent, à tout niveau le pianiste américain est un monstre de musicalité. A apprécier d’autant plus que la maladie l’empêche désormais d’encore jouer.

En live

Nathalie Loriers se produira en duo avec le contrebassiste Sam Gerstmans.

MASTER CLASH

Le constat
« Miles Davis ? J’ai écouté un disque, j’ai pas vraiment aimé... ». On peut passer à côté d’un artiste, même iconique, aussi simplement que cela. Ou se retrouver perdu face à une discographie souvent abondante et à la profusion des sources aujourd’hui disponibles via internet. En dépit des apparences, aborder l’œuvre d’un « grand nom » ne tient pas de l’évidence.

Le concept
Master Clash invite un.e musicien.ne de jazz à partager sa passion pour une personnalité musicale de renom. Comment ? En situant sa singularité, ses particularités et son influence sur le son, l’instrument, le jeu, le style, un courant, une époque... L’ambition est de permettre une découverte ou d’accroître le plaisir de l’écoute pour un public intéressé par la musique sans qu’il soit spécialiste.

Le pitch
La soirée propose l’équivalent de deux sets.

En première partie sont projetées des archives audiovisuelles où se retrouve la personnalité musicale, elles sont commentées par l’invité.e lors d’un échange avec Jacques Onan (Maison du Jazz).
En deuxième partie, place à une prestation live de l’invité.e en lien avec la personnalité musicale.

(c) Robert Hansenne

Avec Jacques Onan
Nathalie Loriers piano
Sam Gerstmans contrebasse
En collaboration avec la Maison du Jazz à Liège